Dans l'Ombre de Mary - La Promesse de Walt Disney
Le 27 aout 1964, le monde découvrait une nounou pas comme les autres, Mary Poppins ! 50 ans plus tard, les studios Disney reviennent sur les événements qui se sont déroulés au cours du processus de création de ce chef-d’œuvre.
Synopsis: Lorsque les filles de Walt Disney le supplient d’adapter au cinéma leur livre préféré, « Mary Poppins » de P.L. Travers, celui-ci leur fait une promesse...qu’il mettra vingt ans à tenir !
Dans sa quête pour obtenir les droits d’adaptation du roman, Walt Disney va se heurter à l’auteure, Pamela Lyndon Travers, femme têtue et inflexible qui n’a aucunement l’intention de laisser son héroïne bien-aimée se faire malmener par la machine hollywoodienne. Mais quand les ventes du livre commencent à baisser et que l’argent vient à manquer, elle accepte à contrecœur de se rendre à Los Angeles pour entendre ce que Disney a imaginé…
Au cours de deux semaines intenses en 1961, Walt sort le grand jeu pour convaincre la romancière. Armé de story-boards bourrés d’imagination et des chansons dynamique composées par les talentueux frères Sherman, il y met toute son énergie pour convaincre Travers qui ne cède pas. Walt Disney voit donc le projet lui échapper…
Ce n’est qu’en cherchant dans l’enfance de l’auteure, qu’il va découvrir la vérité sur les fantômes qui la hantent, pour qu’ensemble, ils finissent par créer l’un des films les plus inoubliable de l’histoire du 7éme art…
« Dans l’Ombre de Mary – La Promesse de Walt Disney » est un film inspiré par l’histoire vraie (un peu romancé quand même), extraordinaire et méconnue des prémices de la création de « Mary Poppins » l’un des plus grands classiques des studios Disney. C’est aussi l’histoire de la relation tendue qu’entretinrent Walt Disney et P.L. Travers, une relation si houleuse que le film faillit bien ne pas voir le jour… Ce film ne doit surtout pas être comparé à un making-of, « il ne relate pas comment le film a été tourné, mais comment il a été adapté pour le grand écran. Il y est question du processus créatif, de la transposition du roman en un film culte, d’une héroïne née sur le papier avant de devenir une icône du cinéma » précise le réalisateur John Lee Hancock.
« Dans l’Ombre de Mary – La Promesse de Walt Disney » raconte donc la vie de l'auteure et de l’implication de son passé dans son œuvre. Tout cela est entrecoupé de flashbacks utilisés pour décrire la vie australienne de l'écrivaine couplé par des moments de son séjour à Los Angeles.
Le point fort du film est sans conteste le casting sans fausses notes.
Emma Thompson est formidable en Pamela L.Travers. Elle donne à ce personnage complexe, toute une variété d’humeur, à la fois désagréable et stricte mais aussi fragile et touchante. Le spectateur s’attachera donc à ce personnage qui au fur et à mesure laissera tomber son masque de femme inébranlable.
Tom Hanks incarne magistralement le grand maître Walt Disney. Celui-ci le fait renaître et on oublie à certains moments que c’est bien Tom Hanks qui se cache derrière ce rôle, tant il reprend la gestuelle, les mimiques, le caractère et la voix de Walt. Le duo qu’il forme avec Emma Thompson ne peut alors que fonctionner à merveille !
Jason Schwartzman et B.J. Novak sont les mythiques Robert et Richard Sherman, les compositeurs des musiques du film « Mary Poppins » (mais aussi de la célèbre attraction « It’s Small World » et bien d’autres…). Ils nous livrent une très belle prestation tout en humour et en chansons.
Paul Giamatti joue Ralph, le chauffeur de l’auteure à Los Angeles. Seul personnage entièrement fictif, il est le confident de P.L. Travers qui a perdu tous ses repères dans cette grande ville.
Bradley Whitford interprète Don DaGradi le scénariste des studios Disney.
Dans les flashbacks australiens, Colin Farrell, joue le rôle de Travers Robert Goff, le père de P.L. Travers est ici convaincant en jouant un être s’enfonçant dans l’alcool, la dépression et la maladie.
Ruth Wilson interprète Margaret Goff la mère de l’auteure totalement dépassé par les événements. Enfin, Rachel Griffiths est la tante Ellie, qui deviendra plus tard une inspiration pour P.L. Travers.
Parlons maintenant de la fabuleuse et poétique musique qui nous envoute tout le long du film. Composée par Thomas Newman, à qui l’on doit aussi les musiques des films PIXAR tel que « Le Monde de Némo » ou encore « Wall-E » mais aussi de films d’autres studios comme par exemple « Skyfall ». La musique donne plus de profondeur tout en s’accordant aux différents caractères des personnages. De plus, quel plaisir de retrouver les célèbres airs de « Mary Poppins » que tout le monde reconnaitra comme « « Chim Chim Cher-ee », « Supercalifragilisticexpialidocious », « Let’s Go Fly a Kite » ou lorsque Jason Schwartzman (Richard Sherman) reprend le théme de «Feed the Birds » devant Walt Disney (Tom Hanks), ce qui procure un vrai moment d’émotion.
Les costumes sont tout aussi magnifiques que les décors. Qu’ils soient naturels ou pas, ils sont absolument parfait. De l’Australie du début du XXème siècle en passant par le Hollywood des années 60 comme les studios Disney, le Chinese Theatre où a été tournée l’incroyable scène de l’avant-première du film (nécessitant la fermeture de Hollywood Boulevard le temps d’une soirée lors du tournage) mais aussi le bureau de Walt Disney et le parc Disneyland Californien. Tous les fans de l’oncle Walt et les cinéphiles seront donc évidemment aux anges à découvrir tous ses détails et clins d’œil.
Pour le côté négatif, notons deux choses : tout d’abord le titre français du film qui ne reflète en rien l’intrigue de l’œuvre, laisser le titre original « Saving Mr. Banks » aurait été plus judicieux et aurait mieux fixé le spectateur sur le thème de l’histoire. La deuxième est la version française qui enlève malheureusement tout le jeu dans les voix des acteurs originaux. A voir donc en version originale si possible.
Vous l’aurez donc compris, « Dans l’Ombre de Mary – La Promesse de Walt Disney » est une de ces petites pépites cinématographique simple, qui mérite d’être vu. Très diffèrent des films du moment, il est apaisant et le spectateur sortira de la salle avec le sourire.
Nous regretterons cependant les quelques erreurs chronologiques du film gênant les fans du studio aux grandes oreilles.
Emotion, humour, casting impeccable, scénario très bien écrit, musique magnifique font de ce film un chef-d’œuvre tout comme « Mary Poppins » il y a 50 ans et que dorénavant vous ne regarderez plus comme avant. Et comme un plaisir n’arrive jamais seul, « Mary Poppins » sortira en Blu-Ray le 5 mars 2014, de quoi faire durer le plaisir !
Photos : (c) Disney
Critique rédigé par M.Williatte le 15 février 2014 pour la page Facebook.