Vice-Versa
Pour leur 15éme long-métrage d’animation, les studios Pixar font leur come-back avec une histoire totalement inédite et surtout très qualitative. En effet après 2 ans de silence et 3 précédentes productions (Cars 2, Rebelle et Monstres Academy) décevantes, les célèbres studios à la lampe sont donc de retour avec l’un de leurs meilleurs films.
Histoire : Au Quartier Cérébral, le centre de contrôle situé dans la tête de la petite Riley, 11 ans, cinq Émotions sont au travail. À leur tête, Joie, débordante d’optimisme et de bonne humeur, veille à ce que Riley soit heureuse. Peur se charge de la sécurité, Colère s’assure que la justice règne, et Dégoût empêche Riley de se faire empoisonner la vie – au sens propre comme au figuré. Quant à Tristesse, elle n’est pas très sûre de son rôle. Les autres non plus, d’ailleurs…
Qui n’a jamais voulu savoir ce qui se passe dans nos têtes ou dans celles des autres ? C’est sur cette question que les artistes de Pixar ont construit « Vice-Versa ». A l’origine, c’est Pete Docter, le réalisateur qui, en observant sa propre fille s’est posé la question, il raconte : « Ma fille avait fait la voix de la jeune Ellie dans »Là-Haut ». La gamine bourrée d’énergie et d’enthousiasme du film, avec sa tignasse rousse ébouriffée, et la vraie Elie se ressemblaient beaucoup à l’époque. Au moment où nous avons commencé à travailler sur « Vice-Versa », Elie avait grandi. Elle avait à peu près 11 ans et était devenue beaucoup moins remuante, plus silencieuse et plus renfermée. Je me suis demandé alors ce qui se passait dans son esprit, et pourquoi elle était en train de changer.
Et puis je me suis rappelé cette période que j’ai moi-même vécue. L’adolescence, c’est un sacré truc ! La bulle d’innocence de l’enfance explose et vous êtes précipité dans un monde d’adultes où l’on vous juge, où l’on attend de vous que vous vous comportiez d’une certaine façon. Vous avez envie d’être cool… sans savoir vraiment ce que cela signifie. »
Dès lors, le réalisateur a été tenté par l’idée de pénétrer à l’intérieur de l’esprit humain.
L’idée de personnifier les petites voix/émotions de nos têtes est tout simplement géniale.
Ces émotions, justement, sont au nombre de cinq et sont toutes plus attachantes, les unes que les autres.
Auréolée d’un halo jaune, Joie est gaie, optimiste et décidée à voir le bon côté des choses, quelle que soit la situation. Pour elle, chaque défi auquel Riley est confrontée est une opportunité, et les moments difficiles ne sont que des contretemps sur la voie d’un bonheur plus grand. Du moment que Riley est heureuse, Joie l’est aussi.
La mission principale de Peur est de protéger Riley et de veiller à sa sécurité. Vigilant, ce personnage est à l’affût des catastrophes potentielles et passe son temps à évaluer les dangers, les pièges et les risques que comporte chacune des activités quotidiennes de Riley. Rares sont les occupations et les événements que Peur ne trouve ni dangereux, ni potentiellement fatals.
Colère a très à cœur de s’assurer que Riley soit traitée de façon équitable. Ce personnage impétueux a tendance à exploser (littéralement) quand les choses ne se passent pas comme prévu. Il sur-réagit et n’a aucune patience vis-à-vis des petits tracas et des imperfections de la vie.
Dégoût a des idées bien arrêtées. Le personnage est d’une extrême franchise et a pour mission d’empêcher Riley de se faire empoisonner la vie - au sens propre comme au figuré. Elle se méfie de tout ce qui entre en contact avec la fillette, qu’il s’agisse de brocolis ou de vêtements passés de mode.
Sa couleur bleutée et son physique en forme de larme renversée lui vont donc parfaitement. Tristesse aimerait bien être plus optimiste et plus utile au bonheur de Riley, mais elle énormément de mal à se montrer positive. Pour elle, parfois, la meilleure chose à faire est de se coucher par terre et de pleurer un bon coup.
Absolument attachants, tous ces personnages sauront capter la sympathie du spectateur et notamment Joie et Tristesse, les deux émotions les plus mises en valeur. N’oublions pas bien sûr Riley à qui, tous, s’identifiera ou préférerons peut-être ses parents.
Vous l’aurez compris, ici point de piste automobile, de jungle, d’océan, de chambre d’enfant… c’est bien le cerveau humain, qui sert de décor à l’action…enfin pas tout à fait puisque dans « Vice-Versa » il faut oublier tout terme anatomique et faire preuve d’imagination. Sans en dévoiler d’avantage, vous verrez comment les artistes de chez Pixar on réussit à détourner tout ce que l’on pensé savoir sur le fonctionnement de notre esprit. D’excellentes idées donc pleine de fantaisies et de couleurs.
L’humour est également présent à foison très subtil et jamais lourd dingue. Une scène en particulier arrivera à décrocher quelques larmes à certains.
La technique d’animation est comme dans tout film des studios à la lampe, extrêmement bien maitrisé avec une mention spécial aux physiques des personnages, comme si ils étaient composé de particules, impressionnant !
Nous serons déçus toutefois par la bande originale de Michael Giacchino qui reste anecdotique contrairement à ses autres partitions pour le studio, la faute à une histoire forte qui en prend toute la place.
Avec « Vice-Versa », Pixar redore son blason de maître dans l’art de l’animation. Avec ses nombreux clins d’œil, son humour etc.…, vos propres émotions vont être mises à l’épreuve et vous en ressortirez de la salle avec un joli sourire aux lèvres.
Enfants comme adultes y trouverons leur compte grâce à une double lecture bienvenu. Les enfants aimeront le côté coloré de l’univers et des personnages tandis que les grands s’amuseront à redécouvrir certainement un instant déjà vécu auparavant dans leurs propres vies.
« Vice-Versa », un film très poétique, abstrait, tendre et original, à découvrir sans plus tarder ! Une chose est sure, vous ne vous verrez plus jamais comme avant.