Les Fant4stiques
Après avoir fait leurs débuts au cinéma sans le succès espéré il y a 10 ans (« Les 4 Fantastiques »), puis en 2007 avec la suite de leurs aventures dans « Les 4 Fantastiques et le Surfeur d’Argent », le célèbre quatuor, revient dans les salles.
En effet, pour ne pas perdre la franchise, la Fox (et non pas Disney) n’a pas eu d’autres choix que de rebooter ces aventures, au risque de retourner dans le giron Marvel. « Les Fant4stiques » est donc un recommencement mais hélas assez décousu.
Synopsis : Adaptation moderne et résolument nouvelle de la plus ancienne équipe de super-héros Marvel, le film se concentre sur quatre jeunes génies qui se retrouvent projetés dans un univers alternatif et dangereux, qui modifie leurs formes physiques mais aussi leurs vies de façon radicale. Ils devront apprendre à maîtriser leurs nouvelles capacités et à travailler ensemble pour sauver la Terre d’un ancien allié devenu leur ennemi.
« Les Fant4stiques » n’est en aucun cas le désastre annoncé, par les différents médias qui ont vu le film. Alors certes, le film est loin d’être parfait mais apporte quelques touches assez sympathiques.
Niveau histoire, rien de bien nouveau à l’horizon sauf que le réalisateur Josh Trank, a eu la bonne idée d’insérer l’action, dans un univers plus réel et moins comics que les précédentes adaptations. Malheureusement les couleurs ne sont pas au rendez-vous, et donne un rendu assez froid à l’ensemble et durant toute la durée de l’histoire.
Niveau mise en scène, c’est là que ça commence à se dérégler. Tout d’abord, le film est découpé en deux parties : la première est très bien développée et menée, et laisse amplement la place à la présentation des différents personnages, en creusant leurs personnalités et en tissant les liens entre eux. La deuxième partie (et là c’est le drame…) se perd et n’arrive pas à se lier avec tous les éléments mis en place jusqu’à lors. C’est bien simple, on dirait même que ce n’est pas la même équipe qui a travaillé sur les deux parties, tellement elles sont très différentes.
Les personnages, nous l’avons dit, sont plus développés et aussi beaucoup plus humains dans leur manière d’agir et de penser. Seulement nous n’avons pas réussi à nous attacher à eux, ceux-là, n’ont pas le charisme qu’on leur connaît dans les comics.
Le groupe est emmené par le brillant Reed Richards (Miles Teller). Tout petit déjà, le jeune inventeur rêvait de créer un système de téléportation. Rêve qu’il a réalisé plusieurs années plus tard en mettant au point une machine qui permet le voyage inter-dimensionnel, la Porte Quantique, à l’Institut Baxter. Mais après que le test de la machine a mal tourné, ses amis et lui se découvrent d’étranges pouvoirs. Reed est désormais capable d’étirer son corps de manière incroyable et de prendre diverses formes.
Reed est rejoint par Johnny Storm (Michael B. Jordan), un jeune aventurier qui ne veut rien avoir à faire avec le programme scientifique de son père, le Dr Storm. Mais lorsqu’il est impliqué dans un accident au cours d’une course, son père insiste pour qu’il rejoigne Baxter. C’est ainsi qu’il prend involontairement part au dernier projet de l’Institut. Suite à l’échec de la mission, Johnny est transformé en torche humaine. Contrairement à ses amis, Johnny s’adapte très vite à sa nouvelle situation et prend plaisir à utiliser ses pouvoirs.
La sœur de Johnny, Sue Storm (Kate Mara), a été adoptée au Kosovo par le Dr Franklin Storm. La jeune femme se spécialise aujourd’hui dans le domaine de la reconnaissance des motifs, elle en voit partout et chez tout le monde. Après avoir échappé de peu à l’explosion du laboratoire, Sue développe aussi de nouvelles capacités. Elle peut devenir invisible et générer de puissants champs de force.
Ben Grimm (Jamie Bell) est le quatrième membre de l’équipe. Il vit avec sa mère et ses frères aînés dans une petite maison qui donne sur l’entreprise de récupération familiale, Grimm Salvage Yard, située dans les quartiers populaires d’Oyster Bay. Ben se lie d’amitié avec son voisin, l’inventeur intello Reed Richards, lorsqu’il découvre ce dernier en train de voler des pièces détachées pour sa dernière invention en date. Plusieurs années plus tard, après avoir rejoint l’équipe de l’Institut Baxter à la demande de Reed, Ben se retrouve transformé en colosse de pierre de plus de deux mètres et 450 kilos, le rendant ainsi invincible.
Victor von Doom (Toby Kebbell) est le méchant du film. Lorsqu’il teste la Porte Quantique avec Reed, Johnny et Ben, il subit les mêmes évènements qui confèrent aux autres leurs incroyables pouvoirs. Abandonné dans une dimension alternative au cours de l’incident, Victor survit en exploitant l’énergie de cet univers parallèle, ce qui le rend ultra puissant. Mais au cours des trois années qu’il a passées dans ce monde alternatif, Victor a aussi perdu la raison. Ajoutez à cela sa nature colérique et rebelle et vous obtenez un cocktail explosif.
Le tout est servi par un casting assez convaincant qui trouve ses marques dans l’interprétation des personnages, sans en faire trop non plus. Seul le méchant du film que l’on ne voit pas beaucoup, n’arrive pas à se démarquer et en devient assez vite ridicule. Ne ressemblant pas à grand-chose et l’on n’arrive pas à savoir, quels sont ses motivations ou ses super-pouvoirs. Un gâchis quand on sait que Fatalis est l’un des plus grands méchants de l’univers Marvel.
« Les Fant4stiques » est un film qui accumule les maladresses, les idées sont là mais mal exploitées ou alors sont carrément abandonnée en cour d’action. Les effets spéciaux sont peu nombreux mais sont assez réussis. L’humour est présent mais ne fais pas rire la plupart du temps, et les dialogues sont assez mal écrits. D’ailleurs, un exemple assez flagrant est l’une des dernières répliques tout bonnement affligeantes de ridicule.
La Bande Originale de Philip Glass est excellente et magnifie quelques belles images.
Ensuite la fin est à l’image de la seconde partie, bâclée. Nous assistons à une bataille, si l’on peut appeler ça comme ça, sans aucune puissance et aucun enjeu, bref soporifique à souhait !
Les fans Marvel seront également déçus de ne pas y voir un caméo de Stan Lee, ou encore une scène post-générique, ni de quelconques clins d’œil aux autres productions de la firme.
Quoiqu’il en soit, «Les Fant4stiques » n’est pas un mauvais film mais n’est tout de même pas le film de l’année. Avec une première partie intéressante puis une seconde bâclée, le film se perd et le spectateur ne ressentira aucunes émotions. Plus sombre, et plus sérieux que les précédentes adaptations, bien que le scénario soit similaire, « Fant4stiques » offre une nouvelle approche de ces héros décidemment mal exploités. La Fox s’emmêle les pinceaux avec un film au goût d’inachevé et sans saveur particulière. Espérons que les 4 Fantastiques regagnerons très vite l’écurie Marvel qui saura (et c’est une certitude) mieux géré la licence.
Dans tous les cas, à l’heure actuelle, nous restons sur notre faim, dommage…
Attention, ce film n'est pas distribué par The Walt Disney Company.