Le Monde de Dory
En 2003, les studios d’animation Pixar, nous faisaient plonger dans le grand bleu et découvrir la grande barrière de corail, lieu d’habitation de poissons haut en couleur. Marin, un poisson clown pas drôle partait à la recherche de son fils Nemo capturé par un dentiste collectionneur de poissons tropicaux. Dans son voyage, il rencontra plusieurs personnages, tous plus attachant les uns que les autres, et notamment un, que le public n’oubliera pas de sitôt.
En 2016, Dory, le poisson chirurgien bleu et, à la mémoire de poisson rouge, est la star de la suite de « Le Monde de Nemo », appelée tout simplement « Le Monde de Dory ». Attendue au tournant par de nombreux fans après les décevants « Cars 2 » et « Le Voyage d’Arlo », ce 17éme film d’animation du studio à la lampe se révèle être une excellente surprise !
Synopsis : Dory, le poisson chirurgien bleu amnésique, retrouve ses amis Nemo et Marin. Tous trois se lancent à la recherche du passé de Dory. Pourra-t-elle retrouver ses souvenirs ? Qui sont ses parents ? Et où a-t-elle bien pu apprendre à parler la langue des baleines ?
C’est avec grand plaisir que nous retrouvons ici, Dory en personnage principal. Ce personnage, qui n’avait pas été assez exploité dans le premier opus, est ici sous les feux des projecteurs, avec sa toute sa personnalité qu’on lui connaît. « Le Monde de Dory » est ainsi l’occasion d’en apprendre un peu plus sur son passé. La recherche de son passé, c’est là, toute la quête de cette aventure riche en émotions et en sujets abordé.
Là où Dory nous faisait rire dans le volet précédent, on ressent ici, une émotion particulière envers elle, presque de la tristesse, comme lorsqu’elle peine à se souvenir de son passé, ou de ses parents. Le thème de la famille est bien sûr également fortement présent et, est confronté à la question du handicap. L’action se déroulant dans un Institut Océanographique, un joli message sur la protection de la faune marine, qui mérite de nombreuses réflexions.
Certes, le scénario n’a rien de bien original, mais il réussit à faire mieux que « Le Monde de Nemo », qui n’était qu’un road-movie assez linéaire. « Le Monde de Dory » propose en effet un rythme assez soutenu, sans temps mort, même si les séquences de flashbacks le ralentissent quelque peu…
« Le Monde de Dory » vaut le détour, en partie aussi grâce à ses nombreux personnages tous autant réussi les uns que les autres.
D’un naturel joyeux et optimiste, Dory (Céline Monsarrat en VF) a beau souffrir de troubles de la mémoire, cela ne l’a jamais empêchée de prendre la vie du bon côté… jusqu’à ce qu’elle réalise qu’elle a oublié quelque chose de très important : sa famille. Elle a beau en avoir trouvé une nouvelle auprès de Marin et Nemo, elle est hantée par la conviction que quelqu’un, quelque part, est en train de la chercher. Dory a peut-être du mal à se rappeler qui elle recherche, et où, mais elle n’abandonnera pas avant d’avoir retrouvé son passé.
Marin (Franck Dubosc en VF), le poisson clown, a déjà traversé l’océan une fois, mais cela ne veut pas dire qu’il a envie de recommencer. Il n’est pas du tout enthousiaste à l’idée d’accompagner Dory jusqu’en Californie pour tenter de retrouver les siens. Cependant, Marin sait très bien ce que l’on éprouve quand on perd sa famille, et c’est Dory qui l’a aidé à retrouver Nemo il n’y a pas si longtemps. Même si ça ne l’amuse pas, il est loyal, et réalise qu’il n’a pas d’autre choix que de faire taire son scepticisme et sa nervosité pour s’embarquer dans une nouvelle expédition afin d’aider son amie.
Un an après sa grande aventure au-delà des mers, Nemo est redevenu un enfant-poisson normal. Il va à l’école et il vit sur les récifs de corail avec son père et leur voisine, Dory. Cette douloureuse expérience ne semble pas avoir affecté sa joie de vivre. Il est peut-être jeune, mais il croit en Dory de tout son cœur. Et après tout, avec sa « petite godille », sa nageoire atrophiée, il est bien placé pour savoir ce que cela fait d’être différent.
Nemo et Marin, s’efface logiquement dans cet opus pour laisser la première place à Dory, mais ils ne sont pas pour autant oubliés, car de nombreuses aventures les attendent aussi…
D’autres personnages du premier opus sont également présents, mais sont plus anecdotique, pour nous permettre de faire connaissance avec de tous nouveaux amis.
Il est la révélation de ce film, et notre coup de cœur, Hank le poulpe (Philippe Lellouche en VF). Expert en évasion, doté de remarquables capacités de camouflage, Hank est le premier à accueillir Dory lorsqu’elle débarque à l’Institut de Biologie Marine. Mais attention : il ne cherche pas à se faire des amis. Il n’a qu’un seul but : rejoindre l’établissement de Cleveland, où il pourra enfin mener une existence paisible, dans le confort et la solitude.
Personnage à l’humour cynique, chacune de ses apparitions feront rire à coup sûr les spectateurs.
Destinée (Mathilde Seigner en VF), le requin-baleine n’est pas une bonne nageuse, du fait de sa myopie, mais elle un cœur énorme.
Bailey est le béluga de l’Institut de Biologie Marine (Kev Adams en VF). Son espèce dispose de l’un des sonars les plus sophistiqués de tous les cétacés, mais lui est convaincu que le sien est en panne…
Les autres personnages secondaires, comme Fluke et Rudder, les deux lions de mer ; Becky, l’oiseau aquatique ou encore les loutres de Mer renforce le bestiaire de cet univers, de façon humoristique et sympathique.
Le réalisateur Andrew Stanton, est de nouveau le réalisateur de ce nouvel opus et nous offre donc une production de qualité, sans aucunes fausses notes et se mariant à merveille avec « Le Monde de Nemo », même treize ans après celui-ci. Comme dans toutes productions du studio, les détails sont nombreux et truffé de clins-d’œil, dont plusieurs très drôle (d’ailleurs, il est conseillé de rester jusqu’à la fin du générique…). Visuellement, le studio à la lampe n’a pas pris de risque, contrairement à son habitude, même si cela reste tout de même de toute beauté avec de beaux jeux de lumière. Thomas Newman, reprend quant à lui son rôle de compositeur, et accompagne les images de très belles mélodies sans rester systématiquement en tête.
« Le Monde de Dory », est donc une suite qui fait honneur à son prédécesseur et, qui parfois même le surpasse. Passant par toutes les émotions et possédant une thématique et des personnages universels, « Le Monde de Dory » est LE film familial par excellence. Divertissant à souhait, les familles n’auront plus qu’une seule chose à faire « nager droit devant eux » et rejoindre Dory et tous ses amis !