Peter et Elliott le Dragon
Tout le monde se souvient du dragon vert muni d’ailes et de cheveux rose, prénommé Elliott, et découvert dans le long-métrage (comédie musicale) mêlant prise de vues réelles et animation, des Studios Disney, sorti en 1977.
En 2016, parmi les nombreux remakes de ces films d’animations plébiscités par le public, Disney a choisi de remettre au goût du jour « Peter et Elliott le Dragon ». Sauf qu’ici nous sommes très loin du simple remake, en effet le Studio nous en proposant une toute nouvelle histoire. Totalement méconnu des jeunes générations d’aujourd’hui, le « Peter et Elliott le Dragon » version 2016, est donc un bon moyen donné aux parents de faire découvrir ce conte aux valeurs intemporels à leurs enfants.
Synopsis : Depuis de longues années, M. Meacham, un vieux sculpteur sur bois, enchante les enfants de la petite ville tranquille de Millhaven avec ses histoires sur le féroce dragon qui vivrait au plus profond de la forêt voisine. Pour sa fille, Grace, garde forestier, ce ne sont que des contes à dormir debout… jusqu’au jour où elle rencontre Peter. Ce mystérieux petit garçon de 10 ans, sans famille ni foyer, assure qu’il vit dans les bois avec un dragon géant baptisé Elliott. Et la description qu’il en fait correspond étonnamment à celle de son père…
Si vous vous attendez à une pâle copie du classique de 1977, sachez qu’il n’en est strictement rien, sauf le titre et le fait que le garçon se prénomme Peter et le dragon Elliott, qui en font donc directement référence. Pour le reste, oubliez donc tout ce que vous aviez vu jusqu’à présent, car le réalisateur David Lowery, nous propose une toute nouvelle histoire. Et cette histoire, très simple au demeurant, est un réel vent de fraîcheur parmi toutes celles proposées par la compagnie aux grandes oreilles cette année, entre super-héros, chevaliers Jedis et autres remakes. « Peter et Elliott le Dragon », est de ces films à l’ambiance très années 80, soit une bonne production familiale, pleine d’aventure et de bons sentiments, que l’on aimerait voir plus souvent.
La grande force de cette production, véritable exception dans le line-up de la compagnie (surtout pour la France), est sans aucun doute ses messages intemporels qu’elle fait passer auprès du public : famille, amitié, protection de la Nature, qui sauront à coup sûr parler aux petits comme aux grands.
Evidemment, si cet opus fonctionne aussi bien auprès du public, c’est aussi grâce à sa galerie de personnages, et notamment grâce à un certain dragon. L’existence des créatures mythiques nommées «dragons» remonte à 4 000 ans avant Jésus-Christ. Depuis, les dragons peuplent les contes de fées, les mythes et le folklore, et la plupart des cultures leur associent un symbolisme qui leur est propre. Les dragons étant souvent représentés comme de dangereux lézards géants recouverts d’écailles et rarement comme des créatures accessibles, sympathiques ou héroïques. L’apparence et la personnalité d’Elliott ont fait l’objet d’innombrables réunions qui se sont étalées sur près d’un an. Quoi qu’Elliott soit entièrement créé en images de synthèse, il ne s’agit pas moins d’un personnage de chair et de sang occupant un rôle central dans l’histoire, auquel Peter –et le public– va profondément s’attacher. Et le résultat est à la hauteur de la grande taille du personnage, techniquement parfait et en tout point adorable. Les enfants…et les parents craqueront assurément devant cette grosse masse de poils !
Pour ce qui est du casting humain, l’ensemble est plutôt convaincant.
Oakes Fegley interprète le jeune Peter, qui a toujours cru savoir comment le monde fonctionnait. Ses rares souvenirs sont rattachés à un livre pour enfants en piteux état qu’il lit et relit sans cesse. Mais lorsqu’il découvre que le monde est en réalité bien plus vaste et complexe qu’il ne l’avait imaginé, il commence à s’interroger sur la place qu’il y tient. Terriblement attachant ce jeune acteur de 12 ans qui arrive à nous transmettre des émotions en seulement un regard, son jeu d’acteur est clairement bluffant.
Après l’avoir réellement découverte dans « Jurassic Wrold », nous retrouvons Bryce Dallas Howard interprétant Grace, la garde forestière qui fait la rencontre de Peter et l’accueille dans sa vie. Un personnage doux et calme auquel dont le charme ne laissera pas indifférent le public.
Son père est joué par Robert Redford à l’aise avec son rôle de vieux sculpteur sur bois racontant aux habitants de Millhaven, qui eux l’ont toujours considéré comme l’excentrique du village, qu’il s’est un jour retrouvé face à face avec un dragon dans les bois.
Du côté des personnages secondaires et par la même occasion bien moins développés que les précédents, nous retrouvons Wes Bentley qui a été choisi pour interpréter Jack, le propriétaire de la scierie locale et compagnon de Grace. Mais aussi Karl Urban qui incarne Gavin, le frère et employé de Jack qui est à la fois le méchant et le comique de l’histoire. Gavin veut gagner beaucoup d’argent, et pour cela il doit abattre autant d’arbres que possible. Ses intentions sont bonnes mais il s’y prend mal, si bien que lorsqu’il découvre Elliott de ses propres yeux, il s’imagine avoir trouvé la solution à tous ses problèmes…
Si l’action de « Peter et Elliott le Dragon » est censée se dérouler aux États-Unis dans une petite ville du Nord-Ouest Pacifique, le film a en réalité été tourné dans les paysages enchanteurs de la Nouvelle-Zélande. Chaque plan nous offre alors un fabuleux spectacle de décors naturels doublé d’une photographie simple, mais au charme fou et parfois même poétique.
Oublié donc la comédie musicale, et place ici à la partition signée Daniel Hart, d’une très bonne qualité, qui accompagne à merveille le récit et la Nature, de par ces thèmes fort et que l’on retient. Mention spéciale également à la magnifique chanson du générique « Something Wild » interprétée par Lindsey Stirling et Andrew McMahon in the Wilderness, absolument envoûtante.
Véritable exception dans le catalogue des Studios Disney de l’année 2016, « Peter et Elliott le Dragon » est une relecture totale du classique de 1977. Il n’a dès lors plus le droit d’être traité de « remake », tant il n’a absolument rien à voir avec l’œuvre auquel il fait référence. Ce petit film sans prétention se révèle alors extrêmement émouvant, empli de valeurs intemporelles, doté d’un casting rafraichissant et de décors invitant au voyage.
Même si son scénario à des airs de déjà vu, cela est vite oublié, car le spectateur entrera dès les premières secondes dans un univers plein de magie et de bonheur, qu’il sera dur de quitter.
« Peter et Elliott le Dragon » est ce que Disney sait faire de mieux, un film d’aventure familial débordant de tendresse, et qui charmera le spectateur de tout âge ! Une pépite, à voir et à revoir !