Terminator : Dark Fate
En 1984, un film allait devenir un phénomène mondial et donner naissance à l’une des franchises les plus rentables du cinéma. Réalisé par James Cameron et produit par Gale Anne Hurd, « Terminator » entraînait le public sur les traces d’un cyborg venu d’un avenir apocalyptique qui débarquait dans notre présent pour exterminer la race humaine.
Film avant-gardiste au budget modeste, le scénario intelligemment écrit suivait une jeune serveuse, Sarah Connor, pourchassée par un Terminator modèle T-800 venu du futur pour la tuer avant qu’elle ne donne naissance au futur chef de la résistance humaine. L’implacable T-800 était envoyé par Skynet, un système d’intelligence artificielle créé par Cyberdyne qui, dans l’avenir, allait détruire le genre humain. Kyle Reese, un résistant du futur, était lui aussi renvoyé dans le passé, avec pour mission de protéger Sarah à tout prix du Terminator et l’aider à sauver l’humanité.
Le bouche-à-oreille extrêmement positif et les critiques enthousiastes propulsèrent le film à la tête du box-office et ses acteurs principaux Arnold Schwarzenegger et Linda Hamilton, au rang de stars planétaires.
Ce succès inattendu donna lieu en 1991 à une suite « Terminator 2 : Le Jugement Dernier » toujours réalisé par James Cameron, qui fut tout autant couronné de succès. Vainqueur de l’Oscar du Meilleur Montage Sonore, ce deuxième opus marqua également la fin de la participation de James Cameron et Linda Hamilton à la saga… jusqu’à aujourd’hui avec « Terminator : Dark Fate ».
Synopsis : Plus de deux décennies se sont écoulées depuis que Sarah Connor a changé l’avenir du monde et réécrit le destin de l’humanité en endiguant le Jugement dernier auquel la Terre était promis. De nos jours, une jeune femme nommée Dani Ramos mène avec son frère et son père une existence simple et heureuse à Mexico … jusqu’à ce qu’un nouveau Terminator Rev-9, extraordinairement évolué et indestructible, soit envoyé du futur pour la tuer. Sa survie dépend désormais de son alliance avec Grace, un super-soldat de l’avenir chargée de la protéger, et la redoutable Sarah Connor, qui traque sans relâche les Terminators depuis des années.
Alors que le Rev-9 sème la mort et la destruction à la poursuite de Dani, le trio se tourne vers un antique T-800 tout droit venu du passé de Sarah, qui pourrait bien être leur dernier espoir…
Après de nombreuses suites et une série télé toutes plus ratées les unes que les autres, « Terminator 2 : Le Jugement Dernier » a enfin le droit à la suite qu’il mérite. Le film s’ouvre tout d’abord sur une double introduction rappelant les événements passé ainsi que d’une séquence flashback faisant appel à des effets de rajeunissement des acteurs impressionnants, venant s’intercaler entre le second volet et celui-ci.
Pour le reste, ce « Terminator : Dark Fate » reprend la tonalité du Terminator original et de sa suite. Même intensité, même côté impitoyable, même sentiment de terreur, traitant toujours de cette menace et du combat de l’humanité contre une super intelligence artificielle, etc. Bref ce nouvel opus ne réinvente rien si ce n’est que le message délivré se révèle bien plus réaliste qu’en 1984 ou 1991.
Rien de bien nouveau à l'horizon donc pour ce nouvel opus qui ressemble beaucoup à ses prédécesseurs et ne cherche pas à proposer de la nouveauté à ses spectateurs.
Dommage on aurait beaucoup aimé que le réalisateur (n’est pas James Cameron qui veut) parte dans de nouvelles directions tout en gardant cette ambiance si particulière… Les scénaristes ont sans doute trop joué sur la retenue, craignant les critiques du public et des fans comme celles portées sur les trois films précédents qui avaient complétement détruits la franchise.
En revanche, il est intéressant de remarquer que ce nouvel opus met en avant la psychologie et l’évolution de ses personnages donnant à cette saga le côté humain qu’elle n’avait pas forcément.
Les personnages justement, parlons-en !
Pour les fans de la saga, le retour des stars originales, Linda Hamilton et Arnold Schwarzenegger est clairement un des atouts majeurs de « Terminator : Dark Fate », et cela fait un bien fou de les retrouver.
Figure révolutionnaire à une époque où les héros d’action étaient quasi exclusivement masculins, la transformation de Sarah Connor de serveuse naïve en guerrière déterminée à sauver son fils du Terminator original en a fait une icône du cinéma. Linda Hamilton brise encore une fois le moule avec ce nouveau film, en incarnant la célèbre héroïne plus âgée, plus sage mais surtout bien plus en colère.
Arnold Schwarzenegger joue une fois de plus un Terminator T-800, mais il ne s’agit pas du même cyborg que dans les films précédents. C’est le même modèle, avec la même structure, les mêmes équipements et la même programmation, mais avec une histoire qui lui est propre. Il a réussi à rester dans le passé et à se construire une vie en se faisant passer pour un être humain. Contrairement à sa partenaire, l’acteur ne brille pas par sa présence mais est très intéressant du côté émotionnelle. Absent de la première partie du film, il se contente ici d’un second rôle, laissant la main à de nouveaux personnages féminins, preuve que le futur de la saga sera 100% girls-power.
Natalia Reyes incarne Dani Ramos, l’héroïne de l’opus que l’on pourrait comparer à Sarah dans le premier film, car elle se révélera être une vraie guerrière et prête à se dépasser pour lutter contre ces êtres venus d’un autre temps. Dani est une fille ordinaire travaillant dans une usine à Mexico et menant avec sa famille une vie simple et normale jusqu’au jour et l’on ignore pourquoi un Terminator venant du futur surgit et veut sa mort.
Dans sa lutte contre son traqueur, Dani est aidé par Grace, le personnage interprétée par Mackenzie Davis. Grace est une chasseuse de Terminators qui, dans l’avenir, avant de remonter le temps pour protéger Dani, a été gravement blessée, à la suite de quoi elle a été modifiée pour devenir « quelque chose de plus ».
Ces deux nouveaux personnages sont intéressants car ils apportent à la franchise ce dont elle avait besoin, à savoir un véritable renouveau en terme de casting et un vent de fraicheur. Le film en est alors plus convaincant et beaucoup plus impliquant, tout en ouvrant de nouvelles perspectives au futur de la saga.
Enfin, n’oublions pas le méchant, le Rev-9 interprété par Gabriel Luna, le nouveau modèle de Terminator venu du futur, est un robot tueur dernière génération, beaucoup plus sophistiqué que les versions précédentes. Le Rev-9 combine des aspects du T-800 original avec les caractéristiques du T-1000 découvert dans « Terminator 2 », mais va bien au-delà des deux modèles. En effet, il possède un endosquelette métallique avec une peau en métal liquide qui peut créer différentes armes sous forme de lames. Il peut aussi se diviser en deux entités distinctes qui se battent indépendamment et ont des capacités différentes. Bien qu’il soit plus fort sous forme unitaire, il y a des moments stratégiques où il se scinde et attaque sur deux fronts. Malheureusement ici, le comédien manque de charisme et n’arrive jamais a proposé quelque chose de crédible… De plus on se demande toujours à quoi servent ses nombreux gadgets (comme le dédoublement) qu’il n’utilise presque jamais…
Que serait un film « Terminator » sans action ? Et ici de l’action il y en a, et ce, dès le début ! Le réalisateur Tim Miller n’y va pas de main morte et propose de longues scènes d’action parfois même trop longue comme celle se passant dans un avion qui est tout simplement interminable. Là aussi, n’est pas James Cameron qui veut, et malgré le plaisir que l’on prend face à ces scènes impressionnantes et généreuses, elles n’ont malheureusement pas la saveur de celles des premiers films. Quant aux effets-spéciaux, même constat, oublié les bonnes vieilles techniques d’antan et bonjour la CGI (Computer Generated Imagery = Animation assisté par ordinateur), qui certes est plus moderne mais diffère trop des opus précédents.
Concernant la partition, Junkie XL fait ici du très bon boulot en reprenant les thèmes composés par Brad Fiedel.
« Terminator : Dark Fate » est un très bon divertissement qui plaira aux fans de la franchise mais également à ceux du bon gros cinéma d’action. On aurait cependant voulu que le réalisateur prenne un peu plus de risques plutôt que de copier un James Cameron inventif et visionnaire. Si il arrive à faire oublier les nombreuses suites plus ou moins ratées, ce « Terminator » aurait était encore meilleur avec plus de rythme dans la première partie et surtout plus d’humour dans l’ensemble du long-métrage. Néanmoins, il faut reconnaître que cet opus est une agréable surprise, remettant ainsi la franchise sur de bons rails. « Terminator : Dark Fate » signe la fin d’une trilogie et en toute logique le début d’une autre en espérant qu’elle propose enfin de la nouveauté. Est-ce qu’il reviendra ? Seul l’avenir nous le dira !