L'Empereur
Le réalisateur Luc Jacquet retourne en Antarctique, 12 ans après « La Marche de l’Empereur » dans le cadre de l’expédition « Antartica ». L’occasion pour lui de nous ramener, une fois de plus, de très belles images de ces animaux qu’il affectionne tant.
Avec une nouvelle approche, « L’Empereur », nous permet de repartir à l’aventure sur la banquise afin de retrouver ces animaux si attachants.
Synopsis : À travers le regard et les souvenirs de son aîné, un jeune manchot se prépare à vivre son premier voyage… Répondant par instinct au mystérieux appel qui l’incite à rejoindre l’océan, découvrez les incroyables épreuves qu’il devra à son tour traverser pour accomplir son destin et assurer sa survie et celle de son espèce. Marchez avec lui dans les paysages éphémères de l’Antarctique, ressentez la morsure du vent et du froid qui l’attendent à chaque pas et plongez avec lui dans les fonds marins jusqu’alors inexplorés.
Initiée par Luc Jacquet et son ONG Wild-Touch, l’expédition artistique et scientifique « Antarctica » s’est déroulée à l’automne 2015.
Pour la première fois, une équipe artistique a pu capter pendant 45 jours, avec du matériel et des techniques perfectionnés, l’extraordinaire biodiversité terrestre et sous-marine d’un des plus beaux écosystème au monde pour nous livrer un témoignage exceptionnel de l’incroyable faune polaire et enquêter sur l’impact du changement climatique sur ce continent désormais fragilisé.
Sous la glace, Laurent Ballesta, photographe plongeur et biologiste marin a réalisé avec son équipe de plongeurs un vrai défi technique et humain en découvrant à des profondeurs jusque-là inexplorées une biodiversité méconnue. Sur la glace, Vincent Munier, photographe des milieux extrêmes, a révélé en image la vie animale en Terre Adélie. Avec sa propre sensibilité, Luc Jacquet a exploré l’univers polaire.
Autant de témoignages sensibles d’un sanctuaire exigeant et fragile, partagés avec le public via des expériences complémentaires, comme des livres, expositions photo, documentaires télévisé diffusé sur ARTE, VR360°…
Même si le sujet résonne comme un air de déjà vu, et, est à quelques différences prêtes en tout point similaire avec son aîné « La Marche de l’Empereur », « L’Empereur » raconte en effet l’histoire du manchot empereur, mais cette fois-ci du point d’un mâle adulte.
Passé la déception du « scénario », nous ne pouvons qu’être admiratifs, quant au travail réalisé sur les images. En effet, plus de dix ans après le tournage de « La Marche de l’Empereur », le matériel a évidemment beaucoup évolué. Tournage en numérique 4K, utilisation de drones, le résultat à l’écran est alors à la hauteur, et révèle toute la beauté immaculée de l’Antarctique comme rarement vu au cinéma !
L’autre atout du film, et toujours dans le domaine de l’image, est sans aucun doute les différentes prises de vues sous-marine réalisées par une équipe de plongeurs dirigée par Laurent Ballesta (biologiste naturaliste marin, spécialiste mondial de la photographie sous-marine), une première mondiale, puisque cette équipe a procédé en une série de plongées profondes jusqu’à 70 mètres dans l’océan antarctique à -1,8°C. Grâce aux images récoltées lors de ces plongées, on observe l’empereur sous l’eau, dans son élément, une facette de l’empereur qui nous est totalement méconnue. Des images de toute beauté !
Pour ce nouveau film distribué par Disneynature, Luc Jacquet a fait appel à Lambert Wilson pour la narration. Contrairement à « La Marche de l’Empereur », l’on retrouve ici une voix unique, sans personnifications d’animaux. Rien à redire sur le ton, très posé et sobre, collant parfaitement au contexte mais qui manque peut-être de relief.
Pour la musique, c’est Cyrille Aufort qui s’y colle et retrouve Luc Jacquet, après avoir travaillé sur la partition de « La Glace et le Ciel » en 2015. Là aussi, la musique n’a pas l’originalité qu’avait celle du premier opus porté par Emilie Simon, mais accompagne à merveille les images avec légèreté.
« L’Empereur », bien que magnifique visuellement parlant, n’arrive pas ou peu à accrocher son public comme « La Marche de l’Empereur » avait pu le faire en son temps. Ce manque d’empathie est certainement dû au fait que le sujet n’est pas nouveau à proprement parler et, est même redondant, sans surprises. En revanche, pour la nouvelle génération, elle saura s’émerveiller face à de sublimes images et découvrira un continent plein de mystères et de surprises. Ces animaux n’ont décidément pas fini de nous surprendre.